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3 février 2018 6 03 /02 /février /2018 21:44

Gérard Steinmetz fait partie du groupe d’études d’Onzain.

C’est en décembre 2017 qu’il nous fait son exposé sur la gare.

Le projet d’établir un chemin de fer d’Orléans à Nantes par Blois et Tours, fut conçu en 1833. Une ligne de chemin de fer reliait Paris à Orléans dès 1840. Plusieurs tracés furent étudiés, les ingénieurs des Ponts et Chaussées choisirent celui passant par la rive droite de la Loire et desservant les villes de Meung-sur-Loire, Beaugency, Mer, Blois et Onzain.

La concession de la ligne  est accordée à la Compagnie MACKENZIE-LAURENT-LUZARCHES,  le 24 octobre 1844.  A charge pour elle de faire poser les rails et de fournir tout le matériel. Mackenzie était ingénieur à Liverpool, Luzarches industriel tourangeau et Laurent, banquier blésois.

Voici l’une des plus anciennes cartes postales de la gare. (Ce n’est pas exactement la 1ère gare, quelques modifications entre 1846 et cette photo).

Voici l’une des plus anciennes cartes postales de la gare. (Ce n’est pas exactement la 1ère gare, quelques modifications entre 1846 et cette photo).

Pourquoi une gare ?

Pour accéder facilement à une gare et pour la desservir,  celle-ci doit se trouver près d’une route. Après l’étude des cartes et une visite sur le terrain, les ingénieurs de la compagnie choisissent l’emplacement le plus approprié à savoir tout près de la route d’Onzain à Ecures. C’est la seule voie carrossable reliant le bourg à la grande route de Blois.

Avant de débuter la construction de la voie ferrée et de l’embarcadère (dénomination de la gare), un long travail de géomètre est nécessaire : il faut trouver les propriétaires des terrains à acheter ou à exproprier (dans le pire des cas) et en proposer un juste prix avant l’achat. Les négociations sont ardues ; tout est discuté : la superficie exacte des terrains, les cultures, les arbres fruitiers…

Les notaires et les géomètres ont beaucoup travaillé sur ce dossier et laissé de nombreuses archives sur les âpres négociations entre la Compagnie et les propriétaires de ces petites parcelles.

  Les travaux débutent en 1845, la Compagnie Paris-Orléans pose les rails et fait construire  « un embarcadère ». L’inauguration a lieu le 26 mars 1846.

La ligne est exploitée à partir du 2 avril pour les voyageurs et du 15 juin pour le service des marchandises.                                  

Le 26 mars, le train passa à la gare d’Onzain vers 14 heures mais ne s’y arrêta pas. Le convoi était attendu à Tours pour de grandes réjouissances. Les Ducs de Nemours et de Montpensier, fils de Louis-Philippe, Roi des Français,  étaient du voyage dans un long wagon, richement décoré.

Quelques exemples de tarifs :

Tours- Blois  (57 km) : 1 h 50 pour l’omnibus et 1 h 30 pour le direct qui ne s’arrête qu’à Amboise.

Sept trains par jour dans chaque sens, mais tous ne s’arrêtent pas à Onzain.

Cinq trains quotidiens pour se rendre à Blois, distance : 16 km. Durée du trajet : entre 32 et 37mn.

Tarif du trajet Onzain-Blois : 1 franc en 3ème classe.   1,50  franc en seconde et 2 francs en première classe.

Par comparaison, le salaire moyen d’un ouvrier est, à cette époque, de 4 à 5 francs par jour.

Le kilo de pain vaut 0,50 franc et la douzaine d’œufs 1,50 franc soit le prix du billet Onzain-Blois en 2ème classe.

Régulièrement, le conseil municipal demandera à la Compagnie des arrêts supplémentaires.

Outre, le transport des voyageurs et du courrier, la ligne supportera un important trafic de marchandises : vins, grains, et plus tard produits laitiers et bois.

Pour la petite histoire : notons qu’en février 1894, la municipalité de Chaumont-sur-Loire émet le vœu que la gare soit dorénavant dénommée : « Onzain-Chaumont ».  Rejet de la Compagnie pour ne pas prêter à confusion avec d’autres villes nommées Chaumont. Finalement, 120 ans plus tard, en 2014, la municipalité de Chaumont obtiendra satisfaction !

Gérard nous détaille le plan de la gare, les aménagements successifs, le matériel et les horaires, la prise d’eau et le double château d’eau, les incidents et accidents, les industries, commerces et poste militaire, les réclamations diverses et variées, les aménagements et l’électrification en 1933, la suppression du passage à niveau en 1983 et la création d’une nouvelle rue.

Avec des plans à l’appui, des cartes anciennes et des photos plus modernes…

Article de la Nouvelle République

Article de la Nouvelle République

Gérard Steinmetz explique au public un plan de la gare d’Onzain…

Gérard Steinmetz explique au public un plan de la gare d’Onzain…

Sources : 

Archives municipales d’Onzain.     

Archives de la SNCF au Mans.           

Archives départementales de Loir-et-Cher.

Recherches sur internet

Cartes postales et photos : collections privées

 

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