Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 février 2023 2 21 /02 /février /2023 13:50

Notre conférencier (Photo Jean-Louis Rois)

Topographie-Hydrographie.

Le site de Chaumont est situé sur un promontoire. La Loire coule en bas. Il n’en a pas toujours été ainsi.

Il y a 3 millions d’années, la Loire ne coulait pas à ChaumontLe Nord du bassin de Paris s’est soulevé de plus de 100 mètres avec la mise en place des montagnes et s’incline. Le cours d’eau « Loire-Seine » qui coulait N/S bifurque et fait la boucle vers Orléans pour couler vers l’ouest. L’autre partie continue son cours.

Comme le soulèvement est lent, la Loire continue à se soulever tout en creusant la vallée d’où l’existence du coteau.

Le coteau est « entaillé » par des ravins perpendiculaires à la Loire.

Celui de Vesnon, de la rampe du château, de la route neuve, des Arnaises, de la Doublinière, et d’autres...

Entailles du coteau ou lessivages des poches d’argile comme on peut le voir plus loin ? (Carte Joséphine Vicelli)

Entailles du coteau ou lessivages des poches d’argile comme on peut le voir plus loin ? (Carte Joséphine Vicelli)

Avec les flèches bleues, on retrouve l’ancien cours du fleuve « Loire-Seine »  Carte du BRGM

Avec les flèches bleues, on retrouve l’ancien cours du fleuve « Loire-Seine » Carte du BRGM

L’HISTOIRE DEBUTE IL Y A 100  MILLIONS D’ANNEES.

Une superposition de terrains  sur environ 250 mètres d’épaisseur datant de 100 millions d’années pour les plus anciens.
Ces couches se sont déposées à plat puis ont été  déformées lors de la mise en place des Pyrénées et des Alpes. 

Dans ces couches, il y a la craie de Chaumont et juste au-dessus les argiles à silex. Deux particularités pour Chaumont.

La craie n’est pas une belle pierre pour la construction mais a servi surtout à amender les sols.

Quand on regarde des forages, l’argile a une épaisseur de 30m sur le Domaine, 13 m au forage d’eau potable, 30 m à Vesnon, 15 à la Trétandière. Sur le plateau, on la rencontre dès qu’on creuse comme pour une fondation de maison.

 

Echelle des temps géologiques (BRGM)

Echelle des temps géologiques (BRGM)

Coupe géologique simplifiée du Loir et Cher (Création Franck Hanot)

Coupe géologique simplifiée du Loir et Cher (Création Franck Hanot)

Argile à silex présente partout sur le plateau  sous la forme d’une argile plastique beige (argile kaolinique) 

Il y a une autre sorte d’argile à silex présente partout sur le plateau sous la forme d’une argile rougeâtre mélangée de silex.

 

Dès qu'on creuse sur le plateau comme ici à Vesnon ...Ici bien claire (kaolin)

Dès qu'on creuse sur le plateau comme ici à Vesnon ...Ici bien claire (kaolin)

Lessivage des argiles à silex.

Les silex en dépôt de pente  sur coteau dans le bois du Peu à Chaumont. Le bois est propre. Pas de ronces. On marche sur les silex. L’argile a été lessivée par les pluies. Les silex restent.

Ils ont été exploités pour consolider les chemins sur le haut du plateau. Des plates formes en sont la trace.

 

Traces d’extraction de silex pour empierrement (Grand Mindré)

Traces d’extraction de silex pour empierrement (Grand Mindré)

Pas d’infiltration que du ruissellement. Toute l’argile est lessivée et il ne reste que les silex.

Pas d’infiltration que du ruissellement. Toute l’argile est lessivée et il ne reste que les silex.

En février 2021, cela devient un oued qui récolte les eaux de pluies du plateau. Intense lessivage !

En février 2021, cela devient un oued qui récolte les eaux de pluies du plateau. Intense lessivage !

De beaux spécimens de silex restent au fond de la ravine (Vesnon) ou sur les pentes du coteau (Bois du Peu).
De beaux spécimens de silex restent au fond de la ravine (Vesnon) ou sur les pentes du coteau (Bois du Peu).

De beaux spécimens de silex restent au fond de la ravine (Vesnon) ou sur les pentes du coteau (Bois du Peu).

HYDROGRAPHIE. HYDROGEOLOGIE.

Eaux de surface.

La Loire : 1012 kilomètres de longueur.

A Chaumont, la surface du bassin versant qui alimente la Loire est de 40 500 km² soit 8 % du territoire national. La situation géographique et la constitution géologique de son bassin versant font de la Loire le plus irrégulier des grands fleuves de France. Les crues de la Loire peuvent être classées en 3 familles :

Les crues océaniques sont les plus fréquentes. Elles ont lieu surtout en hiver et sont provoquées par des fronts pluvieux venant de l’océan.

Les crues cévenoles sont les plus brutales. Elles résultent de précipitations orageuses d’origine méditerranéenne qui surviennent en général en automne et plus rarement au printemps sur les hauts bassins de la Loire et  de l’Allier.

Les crues mixtes qui sont la conjonction plus ou moins marquée des types précédents. Ce sont les crues les plus redoutables et c’est à ce type qu’appartiennent les 3 grandes crues de 1846,1856 et 1866.

La crue de septembre 1866 à Blois correspondait à une côte de 6,70 mètres et à un débit journalier maximal estimé à 6000 m3/S.

A Onzain, le 9 décembre 2003 fut enregistré un débit maximal instantané de 3100m3/s vers 9 heures.

Il est intéressant de noter que ce même maximum fut enregistré à Nevers le 5 décembre à 17h30  et à Villerest le 3 décembre à 22 heures. Cette progression d’amont en aval sur 6 jours illustre bien la progression assez lente de « l’onde de crue » d’une crue de type cévenole. La chance voulut en 2003, que ne s’y ajoute pas une crue océanique.

 

Les sources.

On trouve celle de la Folie. D’autres dans le village derrière l’ancien OT, une chez Yves Guilpin. D’autres à la sortie du village près de l’ancienne gare de trawmay devenue maison médicale et plusieurs sur cette route de Candé.

On trouve le Marais qui se jette dans la Loire sous le pont, la Picantaine, coté varennes qui longe la Loire.

La source de la Folie

La source de la Folie

Eaux souterraines.

Il y a 3 aquifères à Chaumont.

Un aquifère est un sol ou une roche réservoir originellement poreuse ou fissurée, contenant une nappe d'eau souterraine et suffisamment perméable pour que l'eau puisse y circuler librement. 

Comme on le voit sur la carte géologique, on trouve les alluvions et l’eau de la Loire qui est pompée, (Mosnes, Blois). Puis c’est la craie avec un forage pour Chaumont et Rilly. Cela protège la nappe phréatique et l’eau est de qualité. Et le troisième est l’eau du Cénomanien à 200 m de profondeur. L’eau s’infiltre à Vierzon et met 15000 ans pour venir à Chaumont.

 

Le niveau piézométrique est le niveau de la nappe entre le contact de la craie sèche et celui de la craie saturée. Il se vidange par des sources vers la Loire, par celles qu’on vient d’évoquer ci-dessus.

L’altitude de l’eau à Chaumont est à 100 m et la nappe phréatique rejoint les alluvions à 60 m dans le lit de la Loire. Son altitude change en fonction des saisons et peut varier de 5 m. C’est en novembre que les eaux s’infiltrent dans la nappe dans un cycle normal.

 

L’HOMME

Un point défensif. Les voies de communication. Le bâti. Les aménagements. 

Chaumont, un point défensif. Voici le château en quelques dates :

*Fin Xème siècle, construction d’un poste de guet par le comte de Blois Eudes 1er pour se protéger de Foulques Nerra, comte d’Anjou ; poste vraisemblablement en bois.

*XIIème siècle, construction d’une tour de pierre par Hugues d’Amboise, début de l’agglomération.

*1465, destruction par Louis XI.

*1469-1511, reconstruction par Pierre d’Amboise puis son fils.

*1559, Diane de Poitiers.

*1750, Jacques Donatien Le Ray, démolition de l’Aile Nord.

*1789, château légué à son fils, soutien de Lafayette à la Révolution américaine. Château ainsi préservé.

*1852, Le Vicomte Walsh obtient l’aide de l’état pour restaurer et transformer.

*1877, Début des transformations par le Prince et la Princesse de Broglie.

 

Les voies de communication.

Le village de Chaumont  était difficilement accessible par terre ; les grandes routes actuelles n’existaient pas. Pour joindre les villages de Rilly, Vallière et Pontlevoy, le plateau et la forêt, on devait arpenter le coteau par des chemins de terre pierrés, construits dans les tertres : de la Gautrie, des Arnaises, de la Pommerie, de l’Aumône ou du Goualoup, de la Goutechalière, …

Pour rejoindre Candé, le val s’élargissait et on empruntait un chemin de bord de Loire, dans les varennes ou au pied du coteau.

Pour aborder les villages de la rive droite de la Loire, on avait recours à un passeur entre Ecures et Saint Martin. La circulation se faisait ainsi au nord, par les turcies et digues de la rive droite. Le bourg de Chaumont  avant 1860 était en fait, depuis des siècles, tourné vers la Loire. La pêche et le passage des mariniers, avec l’agriculture, rythmaient la vie de ces gens de Loire. C’était plutôt une vie en semi-autarcie. Après la Révolution Française et le Premier Empire, le commerce vers l’extérieur se développa progressivement. De nouveaux moyens de déplacement virent le jour comme le train avec une gare à Onzain. Un besoin de voies de communication, pour le transport des produits (pierres, grains, vins…), apparu. Un certain développement se fit jour. Chaumont ne dérogea pas à la règle.

 

Carte d’Anville 1675. Archives Nationales. Une des plus vieilles représentations cartographiées de Chaumont.

Carte d’Anville 1675. Archives Nationales. Une des plus vieilles représentations cartographiées de Chaumont.

Deux grandes voies de communication, une route et un pont suivi d’une autre route, furent construits à Chaumont sur une trentaine d’années, entre 1830 et 1860. Ceci modifia considérablement le bourg et le village. La Route Départementale n° 3, d’Orléans à Tours sur la rive gauche, passa à Chaumont. Elle suivit la Loire et de grands travaux eurent lieu dans le village entre 1820 et 1830 : on abattit des maisons, une tuilerie, la chapelle de St Martin ; on retailla le coteau ; on construisit des perrés pour éviter à la Loire de « mordre » dans le coteau.

Au village de St Martin devant le Prieuré, la route a été tracée au pied du coteau. La chapelle située devant a été détruite.  Le pont fut réalisé en 1858 et traversa la cour du prieuré, séparant de ce fait la ferme de sa grange.

La route Neuve fut tracée dans le ravin des Arnaises entre la RD n° 3 et la Jacquière. L’adjudication des travaux eut lieu en 1855. Construite dans le ravin et la rue du tertre de la Pommerie, elle  desservait le Frédillet et les Places mais aussi la route d’accès vers Rilly et Pontlevoy.
Cette route de Grande Communication n° 14 se continuait jusqu’à Pontlevoy ; on initia un nouveau tracé vers les Vaux, l’Hotellerie, l’Hermitage et on traversa la forêt de Sudais.
A partir de ce moment, on pouvait circuler dans le village d’Est en Ouest et du Nord au Sud sans difficulté.

                     (D’après le document réalisé sur les voies de communication par Joël GIRARD en 2013.)
 

D’autres cartes sont montrées comme celles du fonds Beauvilliers, l’atlas Trudaine, la carte de Cassini, la Carte d’Etat-Major et une vue aérienne actuelle pour voir l’évolution du village. Sont montrées aussi diverses cartes postales anciennes des rues du village dont une avec la halte du tramway et une autre avec les caténaires qui rappellent que le tramway électrique a fonctionné entre 1913 et 1934 à Chaumont.

Plan cadastral de Chaumont sur Loire. Carte comparative entre les constructions existantes en 1809 et celles de 1981. En jaune, ce qui a disparu.

Plan cadastral de Chaumont sur Loire. Carte comparative entre les constructions existantes en 1809 et celles de 1981. En jaune, ce qui a disparu.

Le bâti.

Liaison du Bourg et de Saint Martin. Travaux de la route neuve. Déplacement de l’église.

Disparition des hameaux des Places et de Frédillet. Construction du village Neuf.

Les aménagements.

Extension sous les De Broglie. Villages anciens. Ancienne église et ancien cimetière.

Les caves. Les travaux récents. 

Les villages des Places et du Frédillet dans le domaine des de Broglie seront détruits et il faudra 10 ans au Régisseur pour convaincre tous les habitants de faire construire dans la route neuve ou dans quelques maisons du bourg actuel. C’est le quartier du Village neuf.

Le cimetière sera déplacé avec un apport de terrain des Princes à son emplacement actuel. L’église qui est en mauvais état sera détruite et reconstruite à son emplacement actuel aux bons soins des de Broglie. On dit que la princesse ne voulait pas de corbillard, d’enterrement sur son Domaine ni voir passer le peuple. Elle paie pour toutes ces réalisations.

Le Domaine est remanié par Duchêne dès la fin du 19ème. Déboisé, reboisé, modifié. La physionomie change.

Il y a un pont-passerelle en ciment dans la rampe du château.

Des répartitions différentes des espaces. Ils ont déjà des difficultés avec le coteau en 1879 dans l’Avenue du château (nom de la rampe d’accès au Domaine). Ils font des coupes du terrain.

Franck Hanot reprend le déroulement de la construction même du château. Ils ont décaissé. Le château est bien assis sur la craie. Les argiles ont été mises sur le côté. Il y a déjà une surcharge d’argiles lors de la construction initiale. Quand Duchêne remodèle le parc, ils doivent bouleverser encore ces argiles. Quand l’ancienne église est démolie les terrains sont à nouveau modifiés.

Ici à Chaumont il n’y a pas d’habitude troglo.

Les caves sous le coteau sont réservées au vin. Pas tellement plus longues que 20 m.

Il y a eu des aménagements récents.

Au moment de la 2ème guerre mondiale, il y a un éboulement en face l’église qui demande des réparations.

Comment est répartie l’argile ? Y a-t-il un problème d’eau ? Comment circule-t-elle ? Contact craie-argile, comment cela tient-il ? Il y a des poches d’argiles plus ou moins lessivées comme pour les ravines.

Photo avec le château et l’ancienne église. 1890.  (Collection privée)

Photo avec le château et l’ancienne église. 1890. (Collection privée)

En 2001, deux constructions se retrouvent sur la route.

Il y a un glissement de terrain. La cave n’est pas effondrée.

Il y a d’immenses travaux qui sont mis en œuvre.

 

Coteau effondré en 2001 et travaux en 2003.
Coteau effondré en 2001 et travaux en 2003.

Coteau effondré en 2001 et travaux en 2003.

La particularité des argiles à Chaumont fait subir des désordres.

Le coteau bouge.

Voilà pour terminer cet exposé, vous allez voir quelques diapos pour le plaisir des yeux.

La Loire et ses cieux, ses colères et sa faune...L’église et son patrimoine. La glacière dans le Domaine.
Les vignes sous la neige. Un site vraiment remarquable !

Franck est remercié pour son intervention. Il répond à quelques questions.

Le public attentif

Le public attentif

Les photos de ce résumé sont de Franck Hanot et de Catherine Loriot.

Partager cet article
Repost0

commentaires